Homme cultivé, détenteur d'un baccalauréat et d'un diplôme d'une école de travaux publics, Joseph-Antoine Bell connut de nombreux clubs en Afrique (Eclair Douala, Oryx Douala, Prison's Buea, Union Douala, Africa Douala, Union Douala) où il commença à fréquenter la sélection du Cameroun. Venu en France pour poursuivre ses études en 1979, il se retrouva au RC Paris (D3) mais n'eut pas la confiance qu'il attendait. Aussi il repartit à l'Africa Sport d'Abidjan. En 1982, il devint professionnel dans le club égyptien d'Arab Contractors. Puis il retenta sa chance en France et rejoignit l'Olympique de Marseille en 1985 puis Toulon.
Dans le cadre de la reconstruction des Girondins durant l'été 1989, les dirigeants bordelais pensèrent à lui pour succéder à la légende Dominique Dropsy qui devint sa doublure.
Son histoire chevaucha celle de Thomas NKono en une irréductible rivalité. Si Nkono, révélé lors du Mundial 82, fut le premier gardien noir africain à faire une carrière professionnelle en Europe, Bell, qui prit la succession de l'ancien gardien de l'Espanol, disputa les Coupes d'Afrique suivantes, remportant notamment celle de 1988. Mais NKono lui prit à nouveau la place lors du Mondiale 90.
Malgré tout il s'imposa dans le championnat de France comme un gardien spectaculaire et fiable. Il termina notamment deuxième au Ballon d'or africain en janvier 1990, derrière George Weah. Après une brillante première saison sous les ordres de Raymond Goethals, il est embarqué par le terrible tourbillon de la rétrogradation administrative en D2. Mais il tint la barre solidement, incarnant la sérénité au sein de la formation de Gérard Gili.
Ne souhaitant pas jouer en D2, il quitta Bordeaux pour achever sa carrière à Saint-Etienne où il connut "un séjour sympa", selon ses souvenirs, en dépit de résultats mitigés. A l'aube de ses 40 ans, il raccrocha définitivement les gants.
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