Alain Giresse est LA légende des Girondins. Arrivé au club à l'âge de 12 ans en provenance de Langoiran, il fut vite repéré par Salvador Artigas, étant dans toutes les catégories qu'il fréquenta l'élément le plus brillant. Les spectateurs de Lescure se régalaient lors des matches de lever de rideau devant le talent affiché par ce petit joueur, fils d'un ancien défenseur de La Bastidienne. En 1969, il termina 3ème au concours national du jeune footballeur. Longtemps couvé par Pierre Danzelle et Guy Calléja, il connut d'abord les années où les marine et blanc se débattaient pour s'extraire du ventre mou du championnat dans les années 70. Lancé par André Gérard à moins de 18 ans, il était un milieu de terrain précoce, laissant entrevoir des qualités exceptionnelles. Néanmoins, il connut des difficultés pour confirmer les espoirs entrevus et fut confronté parfois aux sifflets des spectateurs de Lescure.
Avec les arrivées de Claude Bez en 1978 et d'Aimé Jacquet en 1980, Gigi entra, comme les Girondins, dans une nouvelle dimension tant sur le plan national que sur le plan européen. Maître à jouer des Girondins, membre du carré magique chez les Bleus, il atteignit pratiquement le sommet du football mondial (2ème du Ballon d'Or de France-Football en 1982).
Meilleur buteur de tous les temps de Bordeaux, il se questionna quand il vit en 1986 les signatures des jeunes espoirs Ferreri, Vercruysse ou Touré. Bernard Tapie, nouveau président l'OM, comprit qu'il y avait peut-être une belle opération à faire et arriva dans le dossier de la (non) prolongation de contrat de Giresse. Après mûre réflexion, et conscient que son avenir en Gironde était bouché, il rejoignit l'Olympique de Marseille à 34 ans.
Son retour en avril 1987 avec le maillot olympien sur le dos resta longtemps un épisode douloureux tellement le climat était délétère et violent, sur la pelouse de Lescure. Une enceinte à jamais marquée par son empreinte indélébile...
Rabiboché avec Claude Bez durant l'été 1988, grâce à l'intervention notamment de Jacques Chaban-Delmas, il retournera à Bordeaux en qualité de directeur sportif en février 1989 après le limogeage d'Aimé Jacquet. Le 15 mai 1989, il eut le privilège d'organiser son jubilé dans ce stade qu'il aimait tant. Il quitta définitivement le club après la relégation administrative en 1991.
Il mena ensuite une carrière d'entraîneur en France (Toulouse, Paris SG), au Maroc (FAR Rabat) puis celle de sélectionneur (Géorgie, Gabon, Mali, Sénégal, Tunisie, Kosovo).
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