Passé par des petits clubs de la région marseillaise (La Grande Bastide Cazaulx, ASPTT Marseille, Caillols, Cassis), Jean Tigana débuta sa carrière professionnel au SC Toulon. Il la poursuivit à l'Olympique Lyonnais où il fit la connaissance d'Aimé Jacquet. Au sein d'une formation vieillissante, il se fit une place prépondérante au milieu de terrain et fêta ses premières sélections en équipe de France.
En 1981, Claude Bez, sur les conseils d'Aimé Jacquet venu aux Girondins un an plus tôt, parvint à l'enrôler, malgré les exigences lyonnaises et la concurrence de Monaco, PSG ou Espanol Barcelone.
Après une première saison contrariée par une pubalgie, une belle aventure en marine et blanc se construisit sous le maillot frappé du Scapulaire, Jean Tigana s'affirma comme un monument du football français. Le Mundial 82 le propulsa sur le devant de la scène et l'Euro 84 fut une sorte de consécration pour une génération fabuleuse. Aux côtés de son coéquipier Alain Giresse, de Michel Platini et de Luis Fernandez, il composa le fameux carré magique, déjà entrevu deux ans plutôt avec Bernard Genghini. Le Mondial 86 fut sa dernière grande compétition avec les Bleus.
3ème du tournoi, il décida de prendre sa retraite internationale pour se consacrer à son club. Mais, en 1988, il accepta sous la pression du superintendant Bez de disputer sa 52ème et dernière sélection en Yougoslavie, à l'occasion de la prise de fonction du nouveau sélectionneur, Michel Platini.
Leader sur le terrain et dans les vestiaires, toujours en tête des footings avec Thouvenel, il se construisit un palmarès impressionnant en club également : 3 fois champion de France, 2 Coupes de France et 2 demi-finales européennes. Ecorché vif, il était capable de s'opposer à son président et d'avoir des prises de bec mémorables avec lui.
En juillet 1989, après l'épisode de la dérogation du printemps, il finit par s'engager avec l'Olympique de Marseille pour y finir sa carrière. Le président Bez, confronté à de grosses difficultés financières, fut contraint de céder aux offres marseillaises, d'écarter son plus gros salaire et de répondre favorablement au désir d'un joueur qui voulait connaître un passage sous le maillot de sa ville natale.
Devenu entraîneur à Lyon, Monaco, Fulham ou Besiktas, Jean Tigana connut une expérience malheureuse aux Girondins de Bordeaux. Venu en juillet 2010 remplacer Laurent Blanc parti prendre les destinées de l'équipe de France, il resta en poste jusqu'en mai 2011, date à laquelle il démissionna de façon spectaculaire. Après une défaite à domicile face à Sochaux (0-4) et l'agression verbale à l'encontre de sa fille en tribune, il quitta avec fracas les Girondins, laissant Jean-Louis Triaud médusé. Victime d'un putsch de la part d'une partie de son vestiaire, il fut remplacé provisoirement par Eric Bédouet.
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