Nom mythique, Santiago Urtizberea est un joueur primordial dans l'histoire des Girondins de Bordeaux. Contraint de fuir à cause des bombardements incessants durant la guerre civile espagnole, l'ancien vainqueur de la Coupe d'Espagne 1927, à seulement 18 ans, choisit Bordeaux pour se réfugier.
Accompagné d'autres Espagnols (Mancisidor, Mateo,...), il rejoignit une équipe déjà composée de joueurs locaux très talentueux (Gérard, Catherineau,...) et remporta un premier titre de champion de France « Amateurs » en 1936-1937. Cette victoire lors du Challenge Jules-Rimet fut le début de la légende d'Urtizberea. Engagés en D2, les Girondins connurent une ascension fulgurante, sous la houlette d'un autre Espagnol, Benito Diaz.
Durant la Seconde guerre mondiale, ils remportèrent la finale de la zone Sud face à Nice. Mais ce fut en Coupe de France que Urtizberea, qui empilait les buts, et ses coéquipiers brillèrent grâce à un jeu qualifié « d'anglais », solide, physique, puissant. Ils gagnèrent contre Fives la première Coupe de France du club en 1941. Malgré les sollicitations de clubs parisiens, Urtiz resta fidèle aux Girondins. Durant 9 saisons professionnelles, il marqua 115 buts (6ème buteur de l'histoire du club).
Au printemps 1943, Urtizberea prit la suite d'Eugène Stern, licencié, et assura le double rôle, d'entraîneur-joueur. Il emmena son équipe en finale de la Coupe de France en 1943, soldée par une défaite face à l'Olympique de Marseille. Avec sa formation, ils raflèrent le titre de champion de France « Amateurs » en 1944.
Après la Libération, André Gérard devint entraîneur des Girondins à sa place. Urtiz joua de moins en moins, sortant du banc de temps en temps pour claquer son petit but. Il disputa son dernier match contre Valenciennes en novembre 1948.
Mais, il écrivit un dernier chapitre de son histoire avec les Girondins quand, en avril 1957, il assura un intérim au poste d'entraîneur, entre André Gérard et Camille Libar, une pige durant laquelle il conduisit son équipe en 1/2 finale de la Coupe de France.
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