Né dans le quartier populaire de la Marine, de la petite ville de Saïda, Saïd Amara découvrit le football dans les rues de cette localité du centre de l'Algérie. A l'âge de 15 ans, il signa sa première licence au Gaieté Club Saïdéen, club "européen" qui lui permit de poursuivre ses études et de trouver un emploi. Le football lui apparut rapidement comme un moyen de s'extraire de sa condition sociale très précaire.
Bien avant de partir en métropole, il rejoignit le prestigieux Sporting Club de Bel-Abbès en 1953. Sur les conseils de son entraîneur, René Rebibo, ancien joueur des Girondins notamment, et repéré par Jean Avellaneda, également ancien Bordelais, il traversa la Méditerranée en 1956. Ce fut le RC Strasbourg qui l'engagea et lui fit découvrir les exigences du professionnalisme.
Il ne resta qu'une seule saison en Alsace avant de muter pour l'AS Béziers en 1957. Son expérience dans l'Hérault fut plus probante, surtout lors de sa troisième et dernière saison (14 buts).
Les dirigeants bordelais le recrutèrent en 1960 avec comme objectif d'aider le club à remonter en D1. Venu remplacer Roland Guillas, parti à Saint-Etienne, il contribua modestement à la réussite de cette opération. En effet, en octobre 1960, il décida unilatéralement de quitter Bordeaux pour rejoindre l'équipe du FLN. Il abandonna ainsi ses conditions de vie avantageuses de footballeur de Première division. Il honora avec cette formation 21 sélections et marqua 11 buts, devenant une gloire nationale.
Encore sous contrat avec les Girondins, il effectua son retour en Gironde en juillet 1962. Le maire de Bordeaux et président de l'Assemblée Nationale, Jacques Chaban-Delmas, lui assura une relative tranquillité après l'indépendance en le protégeant de l'OAS qui le menaçaient par écrit et parfois même physiquement.
En octobre 1963, il racheta son contrat avec les Girondins et repartit définitivement en Algérie où il fut nommé inspecteur des Sports. Entraîneur-joueur du Mouloudia Club de Saïda jusqu'en 1974, il termina sa carrière à l'âge de 41 ans sous les couleurs de la JSM Taret. Il débuta alors son parcours d'entraîneur avec notamment une nomination au poste de sélectionneur national. Il occupa même les fonctions de président de la Fédération Algérienne de Football en 1997.
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