NOM :   AMARA
Prénom :   Saïd
Né le :   11 mars 1933 à Saïda (Algérie)
Décédé le :   2 août 2020
    Taille : 1,69 m Poids : 68 kg
           
         

Milieu offensif droit

Ailier droit

         
Milieu de terrain offensif bon techniquement, Saïd Amara était un peu frêle physiquement pour répondre aux défis imposés par les défenseurs de Première division, malgré une combativité de tous les instants.
         
         
Au club de :   Juillet 1960 à Octobre 1963
     
En provenance de :
  AS Béziers
     
Club suivant :   MC Saïda
     
     
BILAN STATISTIQUE
         
  41
    9
Matches :   Buts :
     
         


Né dans le quartier populaire de la Marine, de la petite ville de Saïda, Saïd Amara découvrit le football dans les rues de cette localité du centre de l'Algérie. A l'âge de 15 ans, il signa sa première licence au Gaieté Club Saïdéen, club "européen" qui lui permit de poursuivre ses études et de trouver un emploi. Le football lui apparut rapidement comme un moyen de s'extraire de sa condition sociale très précaire.

 

Bien avant de partir en métropole, il rejoignit le prestigieux Sporting Club de Bel-Abbès en 1953. Sur les conseils de son entraîneur, René Rebibo, ancien joueur des Girondins notamment, et repéré par Jean Avellaneda, également ancien Bordelais, il traversa la Méditerranée en 1956. Ce fut le RC Strasbourg qui l'engagea et lui fit découvrir les exigences du professionnalisme. 

 

Il ne resta qu'une seule saison en Alsace avant de muter pour l'AS Béziers en 1957. Son expérience dans l'Hérault fut plus probante, surtout lors de sa troisième et dernière saison (14 buts). 

 

Les dirigeants bordelais le recrutèrent en 1960 avec comme objectif d'aider le club à remonter en D1. Venu remplacer Roland Guillas, parti à  Saint-Etienne, il contribua modestement à la réussite de cette opération. En effet, en octobre 1960, il décida unilatéralement de quitter Bordeaux pour rejoindre l'équipe du FLN. Il abandonna ainsi ses conditions de vie avantageuses de footballeur de Première division. Il honora avec cette formation 21 sélections et marqua 11 buts, devenant une gloire nationale.

 

Encore sous contrat avec les Girondins, il effectua son retour en Gironde en juillet 1962. Le maire de Bordeaux et président de l'Assemblée Nationale, Jacques Chaban-Delmas, lui assura une relative tranquillité après l'indépendance en le protégeant de l'OAS qui le menaçaient par écrit et parfois même physiquement. 

 

En octobre 1963, il racheta son contrat avec les Girondins et repartit définitivement en Algérie où il fut nommé inspecteur des Sports. Entraîneur-joueur du Mouloudia Club de Saïda jusqu'en 1974, il termina sa carrière à l'âge de 41 ans sous les couleurs de la JSM Taret. Il débuta alors son parcours d'entraîneur avec notamment une nomination au poste de sélectionneur national. Il occupa même les fonctions de président de la Fédération Algérienne de Football en 1997.

 
 
International Algérie A
21 sélections
 
         

 

 

Aux origines de l'équipe du FLN

 

En 1958, les meilleurs joueurs d'origine algérienne n'hésitèrent pas à renoncer à la Coupe du monde en Suède afin de répondre favorablement à l'appel du FLN (Front de Libération National), désireux de constituer une équipe en faveur de l'indépendance de l'Algérie.

 

Aux côtés de joueurs comme Zitouni, Ben Tifour, Kermali, Boubekeur ou Bekloufi, le Bordelais Saïd Amara décida de répondre favorablement à l'appel du nouveau sélectionneur algérien, l'ancien bordelais Mohamed Boumezrag. Une sorte de fuite en pleine saison 1960-1961...

 

Pour le peuple algérien, cette sélection devint rapidement un symbole et une fierté. Exilés à Tunis, ces footballeurs nomades furent accueillis dans de nombreux pays amis comme la Jordanie, l'Irak, l'URSS, la Yougoslavie ou le Vietnam, et portèrent haut les couleurs de l'Algérie.

 

Le nom d'Amara fut à jamais renommé dans son pays désormais indépendant. Les postes de sélectionneur puis de président de la Fédération algérienne de football lui tendirent les bras à l'issue de sa carrière de footballeur professionnel, reprise en 1962 après ces événements qu'il considéra comme ses meilleurs moments de footballeur.