Est-il vraiment utile de rappeler la carrière d'Eric Cantona ? En revanche, les conditions de son arrivée en Gironde sont peut-être à éclaircir... En janvier 1989, l'ancien Auxerrois jouait un match amical opposant Marseille au Torpedo Moscou. Lorsque Gérard Gili décida de le remplacer, il jeta son maillot à terre pour marquer sa frustration et son mécontentement.
Après un mois de suspension, il fut prêté aux Girondins qui traversaient à l'époque une grave crise. Aimé Jacquet venait d'être limogé et Didier Couécou lui avait succédé à la tête de l'équipe. Durant trois mois et demi, les supporters virent celui qui n'était pas encore « Eric the King » porter la tunique au Scapulaire, sous la direction d'un entraîneur qu'il avait vénéré quand Couécou portait le maillot marseillais.
Statistiquement parlant, ce prêt fut un succès. Et même si les supporters pestèrent contre sa Panenka ratée contre Beauvais en Coupe de France, ils apprécièrent les prestations satisfaisantes d'un joueur hors du commun. Bien que séparé de sa famille restée dans le Sud, Canto aida les Girondins à se sauver de la relégation.
Animé par un sentiment de haine grandissant envers le président marseillais Bernard Tapie, qui empêcha son transfert définitif en Gironde, il quitta Bordeaux pour être prêté à nouveau, cette fois-ci à Montpellier, où l'attendait son ami Stéphane Paille...
Puis suivirent des années difficiles : à Marseille quand, après des bons débuts, Raymond Goethals l'écarta, à Nîmes... Enfin, il put donner la pleine mesure de son talent en Angleterre.
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