Arrière latéral gauche

         
Arrière latéral gauche, André Chorda avait la réputation d'un joueur très dur, à la limite de la méchanceté. Combatif et déterminé, il ne supportait pas de se faire dribbler par son vis-à-vis. Il était un précurseur des latéraux modernes car il aimait se porter à l'attaque. Longtemps malaimé des observateurs, il fut reconnu à sa juste valeur lors de ses dernières années de carrière.
         
 
           
NOM :   CHORDA
Prénom :   André
Né le :   20 février 1938 à Charleval (Bouches-du-Rhône)
Décédé le :   18 juin 1998
    Taille : 1,75 m
Poids : 71 kg
           
         
Au club de :   Juillet 1962 à Juin 1969
     
En provenance de :
  OGC Nice
     
Club suivant :   OGC Nice
     
     
BILAN STATISTIQUE
  257
    15
Matches :   Buts :
     
         

Originaire d'un petit village de l'arrière pays des Bouches-du-Rhône, André Chorda était le fils d'Espagnols, venus se réfugier en France durant la guerre civile et travaillant ensuite comme ouvrier agricole. Boulanger-pâtissier, il fut signalé à l'OGC Nice par un de ses amis. Malgré l'intérêt de l'OM, il rejoignit la Côte-d'Azur et accomplit ses premiers pas à 17 ans dans l'équipe amateure avant d'intégrer l'équipe professionnelle. Il s'y imposa très rapidement et termina champion de France en 1959. Il découvrit la Coupe des Champions en 1960 et fut éliminé par le Real Madrid en quart de finale. 

 

En 1962, il rejoignit les Girondins de Bordeaux, Nice étant aux abois financièrement. Tout juste promu en D1, Bordeaux termina quatrième à la surprise générale, grâce notamment à une défense de fer, la meilleure de France, composée de Ranouil, Calléja, Rey, Baudet et Chorda. Blessé gravement au ménisque, il accueillit avec joie en 1963 son ancien coéquipier niçois, l'Argentin Hector de Bourgoing. Souvent placé, jamais gagnant, le Bordeaux des années 60 était une sorte de Poulidor du football français. En effet, la formation de Salvador Artigas termina trois fois vice-championne de France et perdit trois finales de Coupe de France. Celle de 1964 lui resta plus particulièrement entre travers de la gorge puisqu'il fut expulsé en fin de partie pour un duel stupide avec le jeune ailier Dumas.

 

Grâce à ses bonnes prestations sous le maillot bordelais, il fut sélectionné pour la Coupe du Monde 1966 durant laquelle il n'entra pas en jeu. L'arrivée de Bakrim sur le banc bordelais lui permit de franchir un cap et de devenir un arrière latéral complet, capable de porter l'offensive dans son couloir et de marquer à l'occasion. Opéré à deux reprises du ménisque en trois ans, il retrouva rapidement son niveau, bataillant comme un lion. Mais il n'entrait plus dans les plans des sélectionneurs successifs. Il connut un nouvel échec en finale de la Coupe de France, en 1969, contre l'OM, même si dans son duel avec Magnusson, il en sortit vainqueur.

 

Âgé de 31 ans, Chorda décida, lors du mercato estival suivant, de retourner à Nice, qui venait d'être relégué en D2, pour y finir sa carrière.

 
 
International France A
24 sélections
 
         

 

La malédiction de la Coupe

 

A trois reprises, André Chorda perdit une finale de Coupe de France. De quoi croire à une vraie malédiction...

 

1964 : Terrassés en 20 min par Nestor Combin et les Lyonnais, les Bordelais finirent le match à 10 après l'expulsion d'André Chorda pour une altercation avec Dumas.

 

1968 : Accrochant longtemps les Stéphanois, pourtant grands favoris de la finale, les Bordelais ne cédèrent que sur un penalty transformé par Mekloufi sur une faute où Chorda fut impliqué avec Desremaux. L'ex-Niçois sortit courroucé et frustré de cette défaite imputable à une décision arbitrale contestable.

 

1969 : Bordeaux perdit à nouveau une finale de Coupe contre Marseille, les Girondins n'étant pas à leur niveau escompté. En revanche, Chorda n'eut rien à se reprocher, lui. Il remporta son duel avec le Marseillais Magnusson qui n'hésita pas à déclarer à l'issue de la finale : "C'est le meilleur défenseur devant lequel je me suis trouvé en France. Rarement, en Italie, j'avais affronté un adversaire aussi sûr et expérimenté".

 

Ces compliments touchèrent beaucoup le Bordelais qui, longtemps malaimé par les amateurs de foot, obtint à cette occasion une belle reconnaissance de ses mérites.