Né à Mannheim, Gernot Rohr commença sa carrière dans sa ville natale, avant d'effectuer un passage au Bayern Munich (1972-1974). Fils d'un professeur de français, il tomba amoureux du Bassin d'Arcachon à l'occasion d'un stage franco-allemand qu'il effectua à Soulac-sur-Mer. Après l'échec du recrutement de Blankenburg, libéro de l'Ajax Amsterdam, Didier Couécou, directeur sportif bordelais, se tourna vers ce joueur qu' il avait repéré aux Kickers Offenbach.
En 1977, il signa aux Girondins de Bordeaux pour remplacer José Lopez. Il trouva très rapidement ses marques dans l'effectif bordelais. Avant l'arrivée de Claude Bez à la tête du club, et le retour de l'ambition, il appartint aux équipes de la fin des années 70 qui luttaient pour se sauver. Chaque saison, il savait se rendre indispensable, alignant un nombre important de titularisations. Quand Bordeaux changea de dimension, les spécialistes pensaient que le joueur allemand finirait par s'installer sur le banc de touche. Malgré les arrivées de joueurs du calibre de Trésor, Specht, Battiston, Girard, Tusseau ou Tigana, Gernot Rohr conserva toute la confiance d'Aimé Jacquet. En 1982, il obtint la nationalité française.
Partie intégrante du grand Bordeaux des années 80, il se construisit un beau palmarès : 3 titres de champion de France, 2 Coupes de France et 2 demi-finales de Coupe d'Europe. Il était aussi l'exécuteur des basses œuvres (cf. marquage de Platini en Coupe d'Europe 1985) quand, par exemple, en avril 1987 lors d'un Bordeaux-Marseille, il fut le joueur chargé du marquage viril sur Alain Giresse, passé à l'ennemi quelques mois plus tôt.
Ses deux dernières saisons de joueur à Bordeaux le virent fréquenter beaucoup plus souvent le banc de touche. À 36 ans, il raccrocha les crampons en ayant connu qu'un seul club en France. Cette fidélité le fait rentrer de plein pied dans l'histoire des Girondins, où il apparaît comme l'homme de confiance de Bez (parrain de son fils).
Après sa carrière de joueur, il resta au sein du club dans diverses fonctions : éducateur dans les stages Cap Girondins, directeur sportif, responsable du centre de formation.
Mais ce furent surtout ses trois expériences sur le banc qui restent dans les mémoires. De août à septembre 1990, il assura l'intérim entre le renvoi de Goethals et l'arrivée de Gili. Plus marquant fut son passage sur le banc lors de la saison 1991-1992 quand il ramena les Girondins en D1 après leur relégation administrative en D2. Enfin, sa période la plus brillante fut de février à mai 1996 quand, reprenant le flambeau de Slavo Muslin, il conduisit les marine et blanc en finale de la Coupe de l'UEFA. Un vrai serviteur du club...
Le 1er juillet 1998, ce fut Jean-Didier Lange qui lui signifia de quitter une institution qu'il servit durant 21 ans. Il devint par la suite manager général de l'Eintracht Francfort, avant de s'asseoir sur les bancs de Créteil, Nice, Young Boys de Berne, Ajaccio, Etoile du Sahel, Nantes puis différentes sélections africaines (Gabon, Niger, Burkina Faso, Nigeria).
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